Suite
négative du livre « Le petit boucher »
Des heures durant, je restais là,
assis sur cette chaise à contempler le mur nu en face de moi. Le petit monstre,
ou plutôt « le petit boucher » comme je m'étais plu à l'appeler, se
trouvait dans mes bras. Je ressentais de la haine rien qu'au contact de nos
deux peaux. Je ne sais toujours pas moi-même à l'heure actuelle décrire ce que
je ressentais pendant ce long moment mais une chose est sûre, l'envie de me
débarrasser de lui était omniprésente, c'est comme si la face obscure de ma
personnalité que j'ignorai totalement jaillissait soudainement au grand jour.
Pourquoi pensais-je comme cela ? Moi qui était une fille toute rayonnante,
toujours joyeuse ... peut-être que ce maudit boucher, dont je souhaite la
pendaison, m'aurait transmis en même temps que sa progéniture la haine ?
D'ailleurs cet enfant, sera t-il atteint par l'hérédité ? Sera-t-il à son tour
un violeur ? J'en étais hélas presque sûr, on échappe pas comme ça à ses gènes
...
Les semaines
passèrent et ma conviction grandissait toujours : je devais absolument éviter à
une future jeune fille de se faire violer. Alors j'ai pris cette décision,
celle dont je ne me saurai jamais cru capable auparavant, c'est-à-dire de tuer
un enfant. Cependant, j'y ai apporté une nuance car je ne suis pas cruel moi.
En effet, la nuit passée lorsque minuit sonna, j'avais décidé d'aller en forêt
et je l'ai abandonné là, sur un chemin plus ou moins fréquenté selon les jours
: la journée quelques passants pressés, et la nuit quelques loups affamés. On
m'avait parlé du déterminisme social le même jour, alors je me suis dit qu'une
personne bien éduquée qui passerait par-là pourrait peut-être le sortir
d'affaire et en faire un homme bon, qui sait ? Moi je n'en aurais pas été
capable, c'était complètement au-dessus de mes forces. (Elle s'en alla de la
forêt en courant le plus rapidement possible sans un regard vers l'arrière. Des
larmes ruisselaient à toute vitesse de ses joues)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire