Le
Petit Boucher :
Stanislas
Cotton
Réécriture
[Elle se réveille]
Tiens te voilà !
Tu dors encore.
[Un temps]
Dors seulement…
Avec un peu de chance tu ne te réveilleras jamais.
Si seulement tu pouvais ne pas te réveiller.
Ce serait bien plus simple.
Tu n’aurais pas à vivre l’enfer.
Et moi je pourrais retrouver le sommeil…
[Un temps]
Le sommeil, voilà quelque chose qui me manque.
Il se cache,
Parfois il vient, parfois pas.
Des fois je le sens arriver, il est là, m’emporte,
et je rêve.
Mais ces temps-ci, il ne vient pas.
Mais le brouillard lui vient.
Oui le brouillard, celui qui amène à la folie.
Ce brouillard si épais qu’on arrive à peine à voir
pieds, ses idées.
Ce brouillard qui inquiète, ce brouillard qui vous
fait croire vous endormir, et qui d’un coup vous renvois vos pires cauchemars
en pleine face.
Des flashs, des cris, des hurlements, des
respirations.
Et puis, plus rien…
[Un temps]
Le calme revient, le silence, un silence
assourdissant, effrayant, dérangeant.
La peur est là.
Un jour tu le connaîtras ce brouillard.
Tu es comme moi, une erreur.
La vie ne nous fera pas de cadeau.
Elle nous hait.
Que devons-nous faire ?
Je ne sais pas.
Je suis née belle et heureuse.
Tu es née dans la honte et le malheur.
Ta vie ne peut-être que souffrance.
Tu es ma souffrance.
[L’enfant s’éveille et pleure]
Ne pleure pas.
Il ne faut pas pleurer.
Il ne faut pas pleurer.
Pleurer c’est montrer tes faiblesses.
Il faut les cachées ou les tuées.
[Un temps]
Tu es ma faiblesse…
Je dois te tuer.
[Elle prend l’enfant à bras]
Ce sera court ne t’en fais pas.
Fin.
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