dimanche 24 février 2013

6C de l' ISM de la louviere. Reecriture du petit boucher. 3


                    Suite négative du livre « Le petit boucher »
           
           
            Des heures durant, je restais là, assis sur cette chaise à contempler le mur nu en face de moi. Le petit monstre, ou plutôt « le petit boucher » comme je m'étais plu à l'appeler, se trouvait dans mes bras. Je ressentais de la haine rien qu'au contact de nos deux peaux. Je ne sais toujours pas moi-même à l'heure actuelle décrire ce que je ressentais pendant ce long moment mais une chose est sûre, l'envie de me débarrasser de lui était omniprésente, c'est comme si la face obscure de ma personnalité que j'ignorai totalement jaillissait soudainement au grand jour. Pourquoi pensais-je comme cela ? Moi qui était une fille toute rayonnante, toujours joyeuse ... peut-être que ce maudit boucher, dont je souhaite la pendaison, m'aurait transmis en même temps que sa progéniture la haine ? D'ailleurs cet enfant, sera t-il atteint par l'hérédité ? Sera-t-il à son tour un violeur ? J'en étais hélas presque sûr, on échappe pas comme ça à ses gènes ...
            Les semaines passèrent et ma conviction grandissait toujours : je devais absolument éviter à une future jeune fille de se faire violer. Alors j'ai pris cette décision, celle dont je ne me saurai jamais cru capable auparavant, c'est-à-dire de tuer un enfant. Cependant, j'y ai apporté une nuance car je ne suis pas cruel moi. En effet, la nuit passée lorsque minuit sonna, j'avais décidé d'aller en forêt et je l'ai abandonné là, sur un chemin plus ou moins fréquenté selon les jours : la journée quelques passants pressés, et la nuit quelques loups affamés. On m'avait parlé du déterminisme social le même jour, alors je me suis dit qu'une personne bien éduquée qui passerait par-là pourrait peut-être le sortir d'affaire et en faire un homme bon, qui sait ? Moi je n'en aurais pas été capable, c'était complètement au-dessus de mes forces. (Elle s'en alla de la forêt en courant le plus rapidement possible sans un regard vers l'arrière. Des larmes ruisselaient à toute vitesse de ses joues)

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