samedi 2 mars 2013

5D Athénée Royal de Waterloo, Lettre à Félicité

Dimanche 17 février 2013,

Elisa Kremer
Avenue de la Forêt de Soignes, 295
   Rhodes-st Genèse


Félicité,
Je me permets de t’écrire une lettre, après avoir lu ta terrifiante histoire. Celle d’une fille violée, à qui la vie devient un cauchemar.
Ton histoire me touche tout particulièrement car elle me rappelle ma meilleure amie qui elle aussi a subi le même enfer. En seulement une heure, sa vie s’est totalement écroulée. Elle était très jeune comme toi et cinq ans après, celle-ci ne s’en est toujours pas remis et ne s’en remettra surement jamais.

Ensuite ton histoire me révolte, celle d’une jeune fille dont son village se fait envahir par des rebelles. Cette fille qui se fait agresser sexuellement, tombe enceinte et qui finit par être rejetée par sa propre famille. Malgré ces terribles épreuves, tu as toujours su garder ton calme ainsi que ta sérénité. C’est notamment grâce à cela que je t’admire car je ne pense pas qu’un jour j’aurais pu garder autant de force et de calme dont tu as fait preuve.

J’aimerais beaucoup te rencontrer dans le but que tu puisses me raconter ces épouvantables épreuves que tu as vécu ainsi que pour te demander conseil pour peut-être après pouvoir aider mon amie, l’aider à se reconstruire, à avoir la même force que toi.

Puis, tu restes quelqu’un de mystérieuse à mes yeux… Il y a tellement de choses que je n’arrive pas à comprendre.
Premièrement, lorsque ta famille t’as mise à la porte après avoir appris que tu étais enceinte. Pourquoi ne pas leur avoir simplement expliquer la vérité ? Je pense qu’ils auraient pu comprendre et accepter que tu n’y étais pour rien, qu’on t’avais volé ta vie, ton corps et qu’en rien tu n’étais responsable.
Deuxièmement, j’aimerais beaucoup savoir, comment vois-tu ton avenir avec ton enfant ? Cet enfant qui est donc celui du « boucher ». Ne vas-tu pas ressentir un dégoût, une certaine haine envers ce petit ? Et ne vas-tu pas, à chaque fois que tu verras cet enfant, penser à celui qui a détruit ta vie ?

Pour moi, le viol est le crime le plus horrible qu’on puisse commettre. En violant une personne, on l’humilie, on détruit sa vie ainsi que sa famille. Malheureusement, il y a de plus en plus de viol notamment dans les pays comme l’Afrique ou dans les petits villages comme le tien Félicité où des enfants de parfois sept ans sont abusés sexuellement. On en voit chaque jour davantage, des filles de même pas quinze ans, enceinte.
Je trouve cela déroutant et jamais je ne comprendrai comment des hommes peuvent commettre de tels crimes ni comment peut-on vouloir gâcher la vie d’un homme ou d’une femme de manière si dégoutante.

J’espère pouvoir te rencontrer pour que l’on puisse discuter et partager nos avis.
Je te souhaite beaucoup de courage.
Bien à toi.
Elisa Kremer
           

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