lundi 18 mars 2013

Institut de la Providence Gosselies


LIVRES LE PETIT BOUCHER
Le Petit Boucher de Stanislas Cotton vous emmène au cœur d’un village où les pires horreurs qu’une jeune fille puisse subir vous seront exposées. Simple mais plein d’émotions, ce texte ne laisserait personne insensible.
L’histoire se passe dans un village, dans un contexte géographique totalement différent de celui que nous connaissons. Pourtant l’évènement s’y déroule, le tragique déroulement de cette folle nuit dans les bois, ce genre de choses arrive partout. C’est bien pour cela que le lecteur se retrouvera totalement plongé dans l’ambiance de cette pièce de théâtre. La personne qui nous narre l’histoire est une jeune femme comme les autres, avec ses amours, ses amis et sa famille. Elle fut du jour au lendemain prise dans un tourbillon de tragiques évènements : son village incendié, la perte de son fiancé, Antonin, mais aussi et surtout, la confrontation avec ce boucher. Cet homme qui lui vola tout. Sa famille. Son avenir. Son espoir.
Ce livre, facile à lire, à comprendre et donc facile à apprécier, nous fait ressentir divers sentiments, un tourbillon d’émotions qui ne nous laisse de marbre. Chaque lecteur se surprendra à être complétement habité d’une réelle et émouvante compassion pour cette jeune fille pourtant bel et bien imaginaire. Tout cela est certainement dû au fait que tout le monde sait pertinemment que ce genre de dénouement arrive à de nombreuses filles, chaque jour, victimes de viols et d’harcèlements. Cette histoire nous confronte à la réalité, une réalité envers laquelle tout le monde est coupable d’oubli, de déni et sur laquelle beaucoup trop d’entre nous ferment les yeux. Ce texte, superbement écrit, ne laisse résonner en nous, après lecture, qu’un ravissement mêlé à de la frustration et à de la tristesse. Tristesse que l’on partage avec cette jeune narratrice non réelle. Elle ne l’est peut-être pas mais, à travers elle, ce livre de théâtre nous donne l’envie d’adresser à toutes ces jeunes filles, bien réelles pour leur part, tout notre soutien. En bref, cette oeuvre de Stanislas Cotton vaut le détour.● Mouzakki Hakima. 6ème A.


Le Petit Boucher de Stanislas Cotton : 4e partie, poète dramatique

Ce manuscrit de 25 pages nous entraîne dans un village, auparavant joyeux et ensoleillé, mais dont l’ombre funeste de la guerre voile à présent les habitants. Félicité, une jeune paysanne amoureuse, nous raconte par un petit poème sa tragique histoire en commençant avant l’arrivée d’un fléau où tout était encore d’un calme religieux, jusqu’au drame deviné qui aboutira à sa fuite dans la forêt.
Elle trébuche sur des racines de honte, se couvre d’un manteau cousu d’embarras,
tâtonne sur les chemins de ses souvenirs, apeurée mais résolue, elle parvient à nous dévoiler son indicible cauchemar. C’est une victime, son corps est imprégné à jamais de sa douleur, une marque qu’on ne voit mais qu’on ressent. Son témoignage la délivre et le fruit de son viol, tant maudit, finira par trouver raison de vivre en elle et sera même accueilli. On a tendance à oublier les femmes, parmi les victimes de la guerre, leur destin souvent effroyable qui les souille à vie, elles qui sont cibles et convoitise des hommes dans leur aspects les plus barbares. Ce poème dramatique s’écoule à flots rapides mais légers dans le courant de l’histoire et nous sommes entraînés malgré nous dans l’obscurité du cours d’eau, noyés dans la noirceur des évènements.

Coup de cœur ou coup de grâce, cette sentence du lecteur ne sera influencée que par sa sensibilité et son intérêt pour le sujet. Il est vrai que le style d’écriture ne facilite pas la lecture mais, malgré ce détail quelque peu déroutant, on ne peut nier ce vent invisible et cette main incontrôlable qui tourne pour nous, à l’allure effrénée, ces 25 pages au caractère passionnant et mystérieux. Cette envie de connaître la suite nous ronge, elle nous mord comme un chien affamé et ce petit livret de poésie dramatique est lu d’une traite. Il fait s’émerger en nous des émotions souvent oubliées par une vie moderne ou le temps et l’argent règnent en maître absolu, des sentiments de compassion voire même de pitié. Nous sommes émus, nous voulons l’aider à tout prix cette petite, nous voulons lui rendre justice, être là pour elle. Cependant, ne négligeons tout de même pas le réalisme de cette histoire, elle n’est pas si fictive qu’elle en a l’air. Ce n’est peut-être pas une Félicité dans notre monde mais une Charlotte ou une Justine. Ce n’est peut-être pas une adolescente mais une enfant ou une femme mûre. De plus, ces lignes nous rappellent l’injustice de la vie, présente tout autour de nous.

En conclusion, si vous êtes de ces amateurs de livres fantasmagoriques qui ne jurent que par l’action ou les super héros, vous risquez d’être déçus et nullement touchés par cette histoire. Ici, on est dans la vraie vie, il n’y a pas de super héros, juste une réalité désespérée. Et, pour tout autre lecteur, assidus, passionné, torturé par l’envie de lire ou non, si vous n’avez pas un cœur de pierre, je vous recommande vivement ce poème dramatique de la collection « Le Tarmac chez Lansman ». A vos larmes, c’est parti !
Amélie DENDAL

Le livre critiqué cette semaine est la pièce de théâtre de Jean-Marie Piemme : Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis. Mais quel titre ! On nous annonce déjà la couleur de la pièce, un brin décalée ? humo-ristique ? ou bien un développement sur la morale ? A la lecture du petit ouvrage, on cons-tate que la pièce n’est pas du tout axée sur la nécessité de mordre ses compères.
C’est l’histoire d’un type. Ou plutôt de deux types. Ou plus exactement d’un type et d’un chien. Ou plus exactement encore de deux grandes gueules qui n’ont pas peur de dire les choses telles qu’elles sont, de deux «dikkeneke», comme on dit chez nous. En somme, de deux grosses têtes à claques qui n’hésitent d’ailleurs pas à s’en donner. C’est la rencontre entre un père désespéré de revoir sa fille chérie et un chien inconscient et SDF à la recherche de nourriture quelle qu’elle soit (la main d’un cada-vre putréfié!?).
Cette pièce traite de thèmes pas très beaux et bien évidemment, pas pris avec des pincettes, mais qui font la vie de tous les jours. Prenons l’exemple du portier : vie misérable dans une caravane miteuse avec un boulot dévalorisant pour un salaire dérisoire. Le seul soleil dans sa vie c’était sa petite fille. « C’était » car les services sociaux la lui ont prise. Cette situation est celle de milliers de personnes dans ce monde, voire plus, et bien plus près de chez nous qu’on ne le croit. Ce même portier rencontre un jour un chien, venant de provoquer un caram-bolage sur la nationale, juste pour exploser son record personnel de voitures embouties, un léger énervant et sans gène genre « j’m’invite chez toi, c’est pas grav’ te bouch’ pas, j’sais où est l’frigo. Quoi ! T’as pas d’bières ?!».
Bref, avis mitigé. Le fond de l’histoire est mordant, le père fait tout pour récupérer sa fille avec l’aide du chien devenu son ami, mais la vulgarité, la violence du maître envers le chien et l’humour exagéré efface la belle histoire digne d’un grand film dra-matique. A lire quand même pour connaitre le dénouement !
Van Den Abeele S.
La Libre Expression
Cette semaine, La Libre Expression s'est intéréssée au prix «Sony Labou Tansi*» et plus particulièrement au livre «Écrits pour la parole» de Léonora Miano. En effet, nous vous avions demandé, à vous, chèr(e)s lecteurs, de nous donner votre avis sur une des pièces du concours et nombreuses ont été les critiques sur cette oeuvre. Notre «attachée culturelle en chef» a donc réalisé pour vous, une critique sur ce récit passionnant d'une jeune femme qui lutte chaque jour contre le racisme.
Ecrits pour la parole, ce n'est
pas l'histoire d'une femme, c'est
l'histoire de millions de femmes
dans le monde qui luttent
chaque jour contre la
discrimination, le racisme,
le sexime. L'égalité entre
femmes et hommes a beau
avoir été reconnue, nombreuses
sont encore les différence.
Dans ce récit touchant,
Léonora Miano nous
fait part de ses expériences,
de ses humiliations, de
ses indignations, de sa vie.
Tout d'abord, le style
d'écriture est assez original.
En effet, tout le monde sait qu'une phrase commence par une majuscule, se termine par un point et est parfois entre-coupée de virgule(s). Cependant, Léonora n'utilise pas de ponctuation dans ses phrases ce qui fait toute son originalité et rend les récits intéressants à lire. De plus, le livre est composé de plusieurs histoires de longueurs différentes, toujours sur le même thème bien entendu! Nous ne sommes donc jamais lassés car les récits varient. Bref, si vous voulez sortir de la banalité des livres que vous lisez d'habitude, vous allez adorer!
Ensuite, cette oeuvre est d'actualité. Il est vrai que de nos jours, les droits des femmes de couleurs sont plus importants qu'à l'époque. Cependant, nombreuses sont encore les personnes qui restent conservatrices et n'acceptent pas la différence. Cette différence, Léonora nous la fait découvrir dans ses récits. Chaque femme, chaque être humain peut s'identifier à elle. Et, même si dans nos régions, la discrimination raciale est peut-être moins développée que dans d'autres pays, c'est un sujet qui touche chacun d'entre nous ou, s'il ne nous touche pas directement, il touche d'autres femmes qui elles aussi ont droit au soutien et à la solidarité. Donc, si vous aimez les histoires vraies, justes, qui reflètent des valeurs, vous allez apprécier.
En conclusion, «Écrits pour la parole» de Léonora Miano est une oeuvre touchante, poignante, qui reflète la réalité cachée de la société actuelle dans de nombreux pays. La question est allez-vous faire comme tout le monde; fermer les yeux et faire comme si de rien n'était? Ou allez-vous lire cette oeuvre et soutenir Léonora pour prouver que chaque individu a sa place dans le monde? Mon choix est fait. Héloïse SOURICE

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