lundi 14 février 2011

Lettres aux auteurs et aux personnages ! Par l'Institut Sainte-Anne de Florenville

Lettres aux auteurs 
Lettre à Sonia Ristic :
Bonjour,
Je me permets de faire une critique de la première partie de votre livre à savoir Sniper Avenue. Participant au concours du Prix Sony Labou Tansi, j’ai du lire diverses pièces de théâtre. Cependant, votre livre est un des seuls à m’avoir interpelé. En le lisant, je me suis vraiment sentie à la place des personnages, l’ambiance de la pièce est tellement bien rendue que lorsque je le lisais je pouvais m’imaginer le décor dans lequel les personnages évoluaient. Je pense que le fait que vous vous soyez inspirée de témoignages réels, et non fictifs, m’a permis de pouvoir comprendre comment vivaient les familles bosniennes pendant le siège. J’ai pu comprendre qu’à cette époque, malgré que la guerre soit présente, les familles arrivaient à préserver leur joie, leur moral voire leur humour. C’est dans ces cas-là que je m’aperçois qu’à l’époque à laquelle nous vivons nous sommes peut-être trop pessimistes. On ne pense pas toujours que dans d’autres pays la guerre est encore présente et que là les gens ont vraiment du souci à se faire.
En bref, votre livre m’a ouvert l’esprit  sur ce qui se passait durant la guerre en Bosnie. Cela m’a aussi permis de me rendre compte de la difficulté de vivre lorsqu’un pays est assiégé. J’ai vraiment bien aimé lire Sniper Avenue. Je vous souhaite une bonne continuation pour vos prochains écrits.
Lettre à Koffi Kwahulé :
Chère Koffi Kwahulé,
Bien que je n’aie pas un intérêt particulier pour les pièces de théâtre, je dois dire que j’ai été agréablement surpris par Les recluses. En effet, la façon dont vous avez organisé votre livre permet aux lecteurs qui se lassent vite de justement rester dans l’histoire. Les témoignages de femmes violées sont une sorte de pause, même si ceux-ci sont assez choquants. Je trouve également que votre œuvre dénonce de graves problèmes de notre société, autant le viol que le chantage. Je tiens également à souligner que la façon dont vous rendez certaines situations dramatiques presque drôles donne un côté agréable à la lecture de la pièce.
Lettre à Manuel Antonio Pereira :
Cher Manuel Antonio Pereira,
J’ai bien aimé votre livre car j’adore la pensée de voir une histoire absurde se réaliser. J’apprécie l’idée qu’un riche industriel veuille réaliser une histoire fantaisiste, tout ça pour démontrer qu’elle est vraie afin qu’un marin puisse la raconter. J’ai totalement adoré le passage du monologue de la jeune fille, c’est à la fois poétique et tragique et on ressent facilement de la tristesse pour cette pauvre demoiselle.
Lettre à Koffi Kwaluhé :
Chère Koffi Kwaluhé,
J’ai lu votre livre et je l’ai adoré. Je pense que vous avez beaucoup de talent. Votre livre décrit réellement ce que les hommes de pouvoir font aux jeunes filles et comment elles sont traitées.
Je pense que le juge dans le livre est purement et simplement un manipulateur, un porc qui ne sait pas se trouver de femme et qui oblige les jeunes filles à se mettre nues devant lui.
Ce que j’ai le plus aimé, ce sont les témoignages des recluses. Ces femmes se dévoilent devant nous, quelquefois avec honte, mais je pense qu’il faut en parler. C’est toujours délicat de parler du viol aux autres car nous ne savons pas à qui en parler, nous ne savons pas comment les gens vont prendre ces témoignages et accepter cette situation.
Dans cette pièce, vous ne racontez pas une histoire : vous rapportez des faits réels qui se produisent tous les jours et que nous essayons d’oublier. Grâce à ce livre, les viols qui sont cachés sont mis au grand jour.
Merci à vous pour tout cela, et bonne continuation.
Lettres aux personnages
 Lettre de Lisa à Franck dans Sad Lisa
Cher Franck,
Si je t’écris aujourd’hui, c’est pour tenter de rétablir notre situation familiale et briser le mutisme dans lequel je m’enferme peu à peu. N’as-tu pas honte de gâcher la jeunesse de notre fille, Lucie ? Elle qui a tant de responsabilités pour son âge… Si nous en sommes arrivés là aujourd’hui, c’est en grande partie (pour ne pas dire entièrement) de ta faute, Franck.
Tu ne remplis pas ton rôle de père ni d’époux comme tu le devrais. L’alcool n’est pas la solution à tes problèmes, au contraire, il ne fait qu’empirer les choses et répand le mal autour de toi, fait souffrir ton entourage… A cause de toi, je suis totalement perdue, je ne trouve plus d’issue à mon mal-être, plus rien n’a d’importance aujourd’hui et cette situation me tue à petit feu de jour en jour.
S’il te plait Franck, reprends-toi en main et change le cours de notre histoire, cela ne dépend plus que de toi ! Réagis !
Lisa
Lettre à Monsieur Clay dans Mythmaker
Cher Monsieur Clay,
Si je vous écris c’est pour vous faire part de mon dégoût envers vous. Bien sûr, vous n’avez sûrement rien à faire de mon avis, mais je tiens tout de même à vous en faire part.
Comment pouvez-vous vivre comme cela ? Dans un monde où seul l’argent compte, où aucune valeur n’existe ? Vous, industriel américain pour qui seul le profit compte, pensez-vous avoir trouvé le bonheur ? Vous prenez vos semblables pour de simples objets que l’on peut jeter comme bon vous semble alors que derrière ces personnes se trouve des vies entières, certes pas aussi glorieuses et riches que la vôtre mais des vies qui comptent tout de même. Vous détruisez tout sur votre passage pour l’argent et le pouvoir, mais qu’est-ce que le pouvoir ? Vous n’êtes qu’un homme, un humain comme vous tous. Vous ne pouvez vous croire supérieur à d’autres uniquement parce que vous l’avez décidé. Votre argent a remplacé l’amour, la sensibilité, l’humanité en vous ! Vous construisez des maisons sans fin utile, dans lesquelles vous n’irez peut-être jamais. Vous faites honte à l’humanité. Et, malheureusement, beaucoup d’autres sont comme vous, ne pensent qu’à leur personne, à tel point que vous mourrez seul, vieux, malade. Vous êtes de toute façon déjà mort : comme la vie doit être fade et amère lorsque sont seul et unique but est l’argent ! Mais, un jour, justice sera faite, ne vous inquiétez pas pour cela, car on récolte ce que l’on sème, et je suis sûre que votre existence n’a été que tristesse. Vous m’inspirez le dégoût et une certaine pitié car votre esprit est devenu si limité…
Je ne vais pas perdre plus de temps pour votre petite personne, la vie vous aura et, là-haut, on s’occupera de vous comme il le faut.

1 commentaire:

  1. Merci à vous tous pour ces lettres.
    C'est là une superbe manière d'encourager les auteurs à poursuivre leur travail et ils seront certainement très touchés par elles.
    Visiblement ces livres vous ont tous interpellés, chacun à leur manière et on se félicite que ce projet vous ai permis de vous initier à la lecture de texte de théâtre.
    Quant au lettres adressées aux personnages, c'est là aussi une façon très originale de partager votre point de vue.
    Merci.

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