vendredi 15 mars 2013

5D, AR Waterloo, Interview de Stanislas Cotton

Réponses de Stanislas Cotton aux questions sur « Le petit boucher »
- Tout d'abord, est ce que l'histoire de votre livre est liée à un moment quelconque de votre vie ?
Non, pas de ma vie.
- Quelles ont été vos inspirations pour mettre en place cette œuvre ?
 Je m'inspire toujours de l'actualité ou de ce qui se passe dans le monde. Ici, c'est la guerre persistante dans le sud du Kivu en République démocratique du Congo qui m'a inspirée. Dans cette guerre interminable, les civils, les femmes d'abord - mais aussi des hommes et des enfants – sont systématiquement violées. Le viol est devenu une arme de guerre pour démoralisé les populations, et donc, l'ennemi.
Dans la pièce, Félicité n'est pas violée par un militaire, mais par un de ces concitoyens. Je veux montrer par là qu'en temps de guerre, on n'est plus sûr de rien ni de personne. Le danger est partout et les hommes perdent la tête.
- Avez-vous eu dur à trouver l'ensemble des rimes ? Car du début à la fin, le style d'écriture est particulier.
Ce n'est pas difficile pour moi, c'est ma façon d'écrire. C'est une façon de me détacher du réel pour laisser chacun interpréter l'histoire selon ce qu'il comprend. La poésie laisse à chacun la liberté de comprendre ce qu'elle raconte selon ses propres connaissances, elle permet des lectures différentes, différents niveaux de compréhension.
- Pourquoi avoir écrit sans ponctuation ?
Contrairement à ce que tu crois, il y a une ponctuation bien présente, représentée par les retours à la ligne et les majuscules insérées dans les phrases (elles sont en quelque sorte des virgules).
- Ce livre a-t-il été un succès auprès du grand public ?
Le théâtre reste un art relativement peu vu du grand public… Mais beaucoup de gens ont apprécié ce texte et il devrait bientôt exister sur scène.
- Combien de temps avez-vous mis  pour écrire ce livre ?
Je l'ai écrit très vite, en deux semaines. Pour moi, c'était urgent, nécessaire, comme un cri de colère.
- Est ce que ce livre a été traduit en plusieurs langues ?
Non, il n'est pas encore traduit (mais peut-être bientôt en polonais).
- Avez-vous reçu beaucoup de critiques littéraires concernant cette œuvre et si oui, y faites-vous attention ?
Non, pas encore de critiques. Mais pour d'autres œuvres oui. C'est intéressant de lire ce que l'on pense de ce que l'on a écrit, mais je n'y attache pas d'importance, la vraie nécessité est de poursuivre mon travail. Chaque fois que j'ai terminé un texte, j'entreprends l'écriture d'un nouveau.
- D'où vous vient la passion d'écrire ?
Je ne sais pas… C'est comme ça…
- Dans la réalisation d'un livre, quels sont vos thèmes de prédilection ?
Comme je l'ai dit plus haut, c'est le monde qui m'inspire, notre monde contemporain. Je lis les journaux, je regarde les journaux télévisés et des idées surgissent.
- Avez-vous écrit " le petit boucher " dans le but de dénoncer la victimisation des femmes durant la guerre ou essayer de leur venir en aide ?
Je ne vois pas bien comment je peux leur venir en aide… Au moins, je peux tenter d'informer (par l'art) mes contemporains de certaines zones d'ombres de notre monde actuel.
- Le choix des noms des personnages est-il fait au hasard ou y accordez-vous une importance particulière ?
Le choix des noms est toujours très important pour moi. Généralement, je cherche des patronymes improbables (Rigobert Rigodon, Philippon Diguedon, Angéline Patatras… pour ne citer que quelques personnages), c'est une façon de se détacher du réel et d'emmener le public ou le lecteur dans un autre monde.
- Et pour finir, pourquoi avoir choisi ses illustrations en couverture du livre ?
Le Théâtre du Tarmac est la scène internationale francophone de Paris. Ce théâtre a créé une collection de livre (en collaboration avec les éditions Lansman) où sont publiés des écrivains de langue française du monde entier.    Sur les couvertures de cette collection figurent toujours ces petites mappemondes. Elles sont chaque fois mises en scène différemment. Les couleurs changent aussi.

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