samedi 2 mars 2013

5D Athénée Royal de Waterloo, Lettre à Félicité

Français : lettre à Félicité

Chère Félicité, felicidad …

Votre prénom signifie “Joie” où encore “Bonheur”, il inspire la joie de vivre et le sourire, quelle ironie, quel contraste entre ce qu’inspire ce prénom qui est le votre et les drames que vous avez pu vivre. Je tiens à vous faire part de mes sentiments par rapport à votre histoire et de mon respect. En tant qu’homme, je ne peux ressentir ce que vous avez vécu, ce sentiment de dégoût, ce dégoût qui vous a rongé de l’intérieur, le fait de vous être sentie souillée,  mais je peux néanmoins comprendre le sentiment de peur qui vous a envahit, la peur de ce qui se trouve en vous, est-ce quelqu’un d’aussi mauvais que son père qui va prendre vie ? Ou est ce un être normal, qui aura la chance d’avoir une enfance paisible malgré le fait qu’il soit le fruit d’un horrible pécher ?
Vous n’aviez pas envie de cet enfant, vous ne l’aimiez pas, il n’est pas le fruit de votre amour, vous le rejetiez et votre famille vous rejetait, mais vous avez compris que ce n’était pas la faute de votre enfant, que cet enfant représentait l’innocence, une innocence vite corrompue par la vie, une naïveté trop vite arrachée par cette dernière à votre gout.
Je ne connais personne qui a vécu un tel drame, j’essaie de me mettre à votre place et je dois dire que ce n’est pas tâche facile, mais je ne comprends pas pourquoi votre famille vous a repoussé, pourquoi ils n’ont pas voulus affronter et voir la vérité en face ainsi que de vous aider à traverser cette épreuve, vous n’êtes pas la seule femme dans ce cas au plus grand malheur de ce monde, alors pourquoi ne pas vous avoir acceptée telle que vous êtes ?
Vous avez choisi d’élever cet enfant, de le garder, après tout il tient vos gênes et il possède une grande partie de vous même, vous avez choisi d’exposer cet enfant au monde sans pitié que vous avez pu connaître comme au monde heureux et paisible également.
Je ne peux m’empêcher de me demander ce que ressentira ce même enfant plus tard, saura-t-il d’où il vient ?
La fin de votre histoire est touchante, vous avez décidé de vivre pour cet enfant et d’être sa mère car il ne mérite pas d’être repoussé, vous avez décidé de faire face à cette honte et à cette douleur pour montrer aux autres que la vie ne s’arrête pas là, la vie a reprit son cours, et la votre également je l’espère.
Votre histoire me fait repenser à un article que j’ai lu récemment, un fils d’Hitler caché qui vivait en France, non pas que je compare votre enfant à cette histoire, loin de là, mais c’est vous dire que ce fils dont je vous parle est d’après ce que j’ai pu lire d’une bonté surhumaine, il y a peut-être un peu d’exagération dans mes propos, mais c’est pour tirer une conclusion à mes pensées, je ne pense pas que l’homme naisse bon ou mauvais, mais que c’est la société dans laquelle il avance et se développe qui le forge et construit sa personnalité.
Félicité, vous avez eu un face à face avec l’enfer, mais je suis sûr que le paradis est au tournant. Encore une fois, je vous fais part de mon respect et de mon admiration par rapport au courage que vous avez su démontrer.

Mes salutations les plus distinguées,

Camille Baumier-Navas

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